Le nombre de féminicides à travers le Monde et en France est alarmant. En 2022, en France, on dénombre 147 femmes qui ont été tuées par leur ancien conjoint ou leur mari. Des chiffres qui, malheureusement, ne faiblissent pas, et qui ne sont, en outre, qu’une partie immergée de l’iceberg. Qu’est-ce que le féminicide et les violences faites aux femmes ? Qu’est-ce que cela montre de notre société ? Comment lutter à son niveau ?
Féminicide : définition
Le féminicide, de l’anglais « femicide », est un néologisme issu des termes « female » (féminin) et homicide. Première chose marquante : alors que les années 90 popularisent le terme, les dictionnaires l’intègrent seulement en 2015..
Pourtant, les féminicides existent depuis la nuit des temps… Et il est plus que temps de mettre les féminicides en lumière avant de faire réagir le monde et la société.
Le féminicide, c’est le meurtre de femmes ou de jeunes filles à cause de leur genre. C’est donc lié au sexe de la victime, un crime sexiste.
Définition des féminicides par l’Organisation Mondiale de la Santé
Voici la définition de l’OMS : « un féminicide est un homicide volontaire d’une femme, au simple motif qu’elles sont des femmes… ». Mais il existe des définitions plus larges qui incluent tout meurtre de filles ou de femmes.
L’association Osez le féminin précise cette définition en déclarant qu’il s’agit du « meurtre de filles à la naissance, sélection prénatale, tueries de masse, crimes d’honneur, femmes tuées par leurs conjoints ou par des inconnus dans la rue. La violence machiste est la première cause de mortalité des femmes de 16 à 44 ans dans le monde ».
De plus, l’Organisation Mondiale de la Santé a catégorisé les féminicides, en quatre catégories distinctes :
- Le féminicide intime : il s’agit d’un crime commis par un partenaire ou un ex-partenaire. Associé aux violences faites aux femmes, le féminicide intime concerne 35 % de l’ensemble des meurtres commis sur les femmes dans le monde.
- Les crimes dits « d’honneur » : Ces crimes correspondent au meurtre d’une femme ou d’une fille par un membre de sa famille, au motif qu’elle aurait commis une transgression sociale de genre (et avoir été violée peut être considéré comme une transgression sociale de genre dans certains pays).
- Le crime lié à la dot : Encore très présent en Inde, par exemple, il s’agit du fait de tuer une femme à cause d’un conflit lié à la dot qui doit être versée par la famille de la femme.
- Le féminicide non intime : il s’agit ici d’un crime commis par une personne qui n’a pas de lien intime ou familial avec la victime et qui est perpétré au simple fait que la victime est une femme.
Les violences faites aux femmes et les féminicides
Au-delà des définitions, les violences faites aux femmes sont un sujet qui nous touche toutes et tous. Dans un texte pour le Nouvel Obs, Christelle Taraud, historienne et féministe enseignant à la New York University à Paris, qui a, entre autres, dirigé l’ouvrage « Féminicides. Une histoire mondiale. », a dévoilé l’étude internationale au sujet des violences faites aux femmes depuis la préhistoire jusqu’à nos jours, sur les cinq continents.
Premier constat, et non des moindres : « Nous, les femmes, avons toutes été, à un moment ou à un autre de notre vie, victimes ou témoins d’une agression gratuite envers les femmes, pour une question de genre. Nous avons toutes ressenti un danger en nous promenant dans la rue, au détour d’un couloir au travail… »
Cet article, passionnant à bien des égards, tout comme l’ouvrage publié le 8 septembre aux éditions de La découverte et co-écrit par une centaine d’auteur·ice·s, revient sur des faits marquants.
Le premier est que d’après l’ONU, dans le monde, une femme est tuée par son compagnon ou par son ex-conjoint toutes les 11 minutes. Or, ces femmes ne sont pas que des chiffres. Ce sont des personnes. Des sœurs, des mères, des filles, des amies, des voisines.
L’égalité hommes femmes dans la société
Ce que montrent les violences contre les femmes et les féminicides, au-delà des chiffres et des actes où des hommes agressent ou tuent des femmes, c’est que l’égalité entre les hommes et les femmes reste encore inatteinte, loin de là.
Les féminicides révèlent le mythe de l’égalité hommes femmes dans nos pays, ainsi que la suprématie du patriarcat.
L’ouvrage « Féminicides. Une histoire mondiale » appelle, selon Christelle Taraud, à « révolutionner les relations entre hommes et femmes, c’est-à-dire à en finir avec un patriarcat en tout lieu et en tout point délétère. » Christelle Taraud revient, dans l’interview pour le Nouvel Obs, sur l’étymologie du terme féminicide, précédemment utilisé pour identifier des crimes de masse contre les femmes au Mexique. Elle précise que cet ouvrage étudie toutes les formes de domination masculine, des injonctions sociétales de beauté aux crimes les plus atroces en incluant les chasses aux sorcières.
Elle affirme également que la discrimination des femmes a commencé (au moins) à l’ère du Néolithique et que la sédentarisation des Hommes a intensifié ce phénomène.
L’auteure développe, en outre, le développement du patriarcat. Enfin elle signale à toutes fins utiles que le féminisme n’est pas une guerre contre les hommes, loin de là. Le féminisme combat le patriarcat, et il pourrait être plus juste d’évoquer le féminin, tout en nous invitant à élargir dans nos cœurs un espace plus grand dédié au féminin, qui, comme vous le savez, représente une qualité non genrée ! Je vous renvoie à ma chaine You Tube, où je parlais du féminin sacré ainsi qu’à un article consacré au cercle de femmes.
Contre les féminicides, le combat
Lutter contre les féminicides et les violences faites aux femmes est un combat au quotidien. Que ce soit dans l’éducation ou dans les médias, nous devons travailler pour faire diminuer ces chiffres jusqu’à ce qu’ils cessent totalement.
Ce combat, il se fait à tous les niveaux, et il n’y a pas de petite action.
Mais il se fait aussi, et surtout, grâce à la sororité, à la bienveillance entre femmes.
Dans les cercles de femmes, par exemple, où nous créons une énergie de reconnaissance, mais aussi une guérison pour nos anciennes vies coincées dans l’énergie de la lignée.
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