Phobie scolaire, parlons-en !

Stress, anxiété, phobie scolaire… Le Nouvel Obs tire la sonnette d’alarme en en faisant les gros titres de son dernier numéro. Les lycéens seraient de plus en plus nombreux à souffrir de troubles anxieux liés à leurs études.

Les enfants hypersensibles se noieraient dès l’avant rentrée. Entre stress de la rentrée et phobie, il n’y a qu’un pas.

Qu’est-ce que la phobie scolaire ?

Comment savoir si on a la phobie scolaire ?

Pour vous, je décrypte l’article du Nouvel Obs, et vous partage les témoignages de mes clientes que j’accompagne afin de mettre des mots, sur leurs maux.

Stress, angoisses, anxiété.

Les adolescents sont de plus en plus angoissés, et l’anxiété scolaire est souvent en mise en cause. Interrogés, ils évoquent la pression du lycée, la réforme du bac, les 40% de contrôle continu qui obligent les lycéens à ne jamais se relâcher. Parcours Sup, la plateforme nationale d’accès au supérieur, est également mise en cause par ces adultes de demain. L’échec n’est jamais vu comme une façon d’apprendre, une expérience logique. Il semble inacceptable pour ces élèves, et ce sont leurs établissements, leurs professeurs… qui leur mettent cette pression sur les épaules.

Dans mon cabinet de naturopathie, je vois arriver ces élèves, et dois conseiller et guider les enfants hypersensibles à gérer la rentrée scolaire.

Pour la plupart des enfants, au-delà de la rentrée, c’est le cycle des saisons qui entraîne une sorte de déprime de la rentrée.

Ainsi en témoigne Johanne :

Alors personnellement je n’ai pas vécu de l’anxiété pré-rentrée parce que j’ai toujours aimé l’école/collège/lycée, mais il y a toujours une sorte d’angoisse de la fin de l’été et donc de la fin de la liberté (parce que j’associe, comme beaucoup de gens, l’été au temps long et libre). Avec les années je dirais que c’est même plus fort parce que la rentrée est synonyme de retour aux responsabilités et de temps très occupé par le travail. Et l’idée de voir les jours raccourcir, le soleil lentement s’effacer, et les longs mois d’hiver se profiler au loin est aussi quelque chose que je redoutais et redoute à chaque rentrée. J’essaie de rester dans le moment présent, de me rappeler qu’il y a l’automne d’abord et avec lui tout un bouquet de feuilles oranges et rouges et la belle lumière de septembre et octobre qui nous attendent, ça aide à faire diminuer le stress du retour au travail, dans la mesure du possible ;)

Johanne

Mais il est vrai que pour beaucoup, la rentrée est en effet synonyme de stress.

Va-t-il être dans la même classe que ses camarades ?

Comment vont être les professeurs ?

Va-t-il réussir à gérer les devoirs ?

Que se passera-t-il s’il échoue ? Autant de questions que la grande majorité des enfants se pose, comme Paolina :

Oui je pense que ça m’est souvent arrivé, je ne sais pas trop comment synthétiser, mais en tout cas je dirais assez tôt avec les histoires d’amitié au collège qui peuvent vite te mettre la boule au ventre et influer sur tout le reste (travail, ambiance à la maison, etc.), mes parents étaient aussi très sévères au niveau des notes surtout au début quand elles ont commencé à chuter à l’arrivée au collège, donc sorte de chape de plomb continue au-dessus de la tête pour ne rien arranger avec le reste comme tout se mêle…

Si le stress est légitime, il convient de faire très attention à ce que ce stress ne devienne pas une angoisse. Et que cette angoisse ne se transforme pas, à terme, en phobie scolaire.

La phobie scolaire

Qu’est-ce que la phobie scolaire ? Bien au-delà du stress, la phobie scolaire est définie par le docteur Ajuriaguerra, neuropsychiatre, qui déclare en 1974 : « Il s’agit de jeunes qui, pour des raisons irrationnelles, refusent de se rendre à l’école et résistent avec des réactions d’anxiété très vives ou d’angoisse si on les force à y aller ».

La phobie scolaire est d’autant plus difficile à gérer qu’elle peut avoir de très nombreuses causes. Elle peut se déclarer à cause d’un ennui profond pour les élèves précoces ou à haut potentiel. Ou encore naître après un épisode de harcèlement de la part d’autres élèves. Elle peut également être la conséquence d’une estime de soi perdue ou fragilisée, que ce soit à cause de l’école ou de l’environnement extérieur.

Quoi qu’il en soit, la phobie scolaire n’est absolument pas à prendre à la légère. Ce n’est ni un caprice d’enfant ni une phase passagère. Il ne suffit pas de dire à son enfant : « fais des efforts. »

Comment savoir si on souffre de phobie scolaire

Lorsque la maman d’Elise est venue me consulter avec sa fille, voilà ce qui l’inquiétait :

Ma fille a fait son entrée au collège l’année dernière, elle a rapidement fait part de son ressenti. Elle n’aimait pas sa classe. On a d’abord pensé qu’il s’agissait du changement, et qu’elle devrait s’adapter. Mais avec le temps la situation s’est compliquée, elle n’a pas réussi à se faire d’amie, se retrouvait seule dans la cour et la source d’amusement de ses camarades. Au point de fondre en larmes chaque matin devant l’établissement. Difficile pour une mère de voir son enfant comme ça et de se sentir impuissante.

Les troubles anxieux scolaires sont vus, selon certaines études, comme les prémices de la phobie scolaire. Au-delà des chiffres, il y a des enfants qui se plaignent de maux de ventre, qui sont pris de crises de larmes régulièrement. Les collégiens ou lycéens, quant à eux, peuvent souffrir de maux physiques.

Beaucoup ne dorment presque plus ou très peu. Certains sont pris de vomissements avant de se rendre en classe ou de migraines récurrentes. Ils peuvent aussi fréquemment perdre l’appétit ou leur joie de vivre. Tous ou presque se renferment sur eux-mêmes. Enfin, ces enfants ne semblent retrouver leur légèreté que le temps des vacances scolaires.

Les conséquences de la phobie scolaire :

Cette terreur pour leur établissement, leur classe ou tout l’environnement scolaire provoque forcément un fort absentéisme. Cela mène malheureusement régulièrement à un décrochage scolaire. Les conséquences se ressentent alors sur le plan social, psychologique, émotionnel, puis plus tard professionnel.

Laurent Pinel est référent psychiatrique des unités de soins aigus de la Fondation Santé des Étudiants de France. Ces soins accueillent des centaines de lycéens souffrant de troubles psychiques. Le référent affirme dans un article paru fin août pour le Nouvel Obs qu’ils ne peuvent plus gérer les demandes d’hospitalisation. En effet, il n’y a plus assez de lits disponibles face à la hausse drastique des besoins.

Passage à l’acte suicidaire

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : ils seraient de + 45% chez les 11/25 ans. La période de COVID a fait mal, très mal. Et en attendant que des moyens à la hauteur de la gravité de la situation ne soient mis en place, c’est à chaque famille de supporter ses adolescents au mal-être de plus en plus profond.

mon ado ne veut plus aller à l'école

Se sortir de troubles anxieux ou de phobie scolaire

Plus les angoisses sont prises au sérieux et reconnues tôt, et plus les chances de ne pas atteindre le stade de la phobie scolaire sont grandes. Cependant, il est nécessaire que l’environnement de l’enfant dans son ensemble (famille, thérapeute, équipe scolaire) soit complètement investi dans le traitement de l’élève.

Dans les cas les plus légers, comme pour Elena, quelques encouragements, de l’écoute et une motivation suffiront :

Je n’ai jamais trop vécu de stress scolaire pendant mes années à l’école… j’avais toujours très hâte de la rentrée. C’est venu plus tard dans les études supérieures, mais plus en période d’examens. Cette année c’est la première fois que la rentrée me stresse, peut-être parce que c’est ma dernière… je pense que la rentrée peut faire peur parce qu’elle est remplie d’incertitudes et qu’on voit la montagne de travail en ayant l’impression que l’on a seulement quelques semaines au lieu de quelques mois pour accomplir tout ce qu’on a à faire. Mais j’essaye de voir et faire les choses pas à pas, il faut juste s’y mettre et avancer !

Elena

La confiance en soi, généralement mise à mal en cas de troubles anxieux, encore plus si la phobie scolaire s’est installée, doit être rétablie au plus vite.

Bienveillance, écoute, respect de l’enfant doivent être mis en œuvre.

Dans les cas les plus lourds, il est nécessaire de trouver une alternative à la scolarisation classique pendant un temps.

Pour conclure, en cas de doute, de questionnements, il est nécessaire de vous faire accompagner et aider au plus vite. Comprendre qu’on n’est pas seuls, que d’autres ont vécu la même chose, que leur témoignage peut aider, c’est déjà s’engager sur le bon chemin.

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Comprendre comment notre alimentation influence la production et l'activité de ces neurotransmetteurs est un domaine de recherche fascinant et en constante évolution.