L’écoféminisme : le retour à la protection de la terre mère.

Aujourd’hui, les violences faites aux femmes et l’environnement occupent, avec la même importance, le devant de la scène médiatique. Et ce n’est peut-être pas pour rien. Il s’avère qu’en réalité, en y réfléchissant un peu, on se rend très vite compte que ces deux préoccupations sont liées.

L’écoféminisme, ce mouvement qui semble assez récent, nous vient en réalité de bien plus loin. On trouve ses fondations dans les pratiques ancestrales.

  • Qu’est-ce que l’écoféminisme au sens où on l’entend aujourd’hui ?
  • Pourquoi l’écoféminisme est-il essentiel ?
  • En quoi la nature et le féminin sacré peuvent-ils servir la cause de l’écoféminisme ?

Autant de sujets passionnants que nous allons aborder dans cet article.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                              

L’écoféminisme : qu’est-ce que c’est ?

Parlons du mot, tout d’abord. L’écoféminisme, c’est un néologisme qui vient évidemment de la contraction des mots écologie et féminisme.

Bien plus que des mots, l’écoféminisme est en réalité un courant de pensée, un mouvement. Il trouve ses fondations dans le milieu des années 80. À ce moment-là, il est constitué pour répondre à la menace de guerre nucléaire entre l’URSS et les États-Unis. Il regroupe à la fois des militants antinucléaires, des écologistes, des féministes et des pacifistes.

L’écoféminisme a également été théorisé par des chercheuses en sciences sociales ou des philosophes. On peut ainsi citer Susan Griffin, Carolyn Merchant ou encore Karen J. Warren.

Qu’en est-il à l’heure actuelle ?

Aujourd’hui, ce mouvement repose sur l’idée que la destruction de l’environnement et l’oppression des femmes sont totalement liées.

La cause en serait le système de violence et de domination.

De l’écoféminisme culturel au féminisme spirituel, l’écoféminisme possède plusieurs branches qui s’entrecroisent.

L’écoféminisme, pourquoi ?

Si le concept d’écoféminisme existe depuis de nombreuses années, l’accélération de la prise de conscience écologique l’a remis au cœur des débats.

Les politiques tardent à mesurer la nécessité de prendre en compte l’écologie, et les écoféministes appellent, de leur côté, à un changement plus radical.

La libération de la parole des femmes a également joué un grand rôle. Avec les mouvements tels que #metoo, notamment, le harcèlement et les agressions que les femmes vivent au quotidien ont été mises en lumière. Les femmes ont arrêté de se taire.

Désormais, elles assument qui elles sont. Femmes hypersensibles, carriéristes, engagées… elles s’assument et s’entraident. Elles ont des choses à dire, des accusations à faire, des combats à mener. Ce faisant, elles ont compris que c’était à elles de changer les choses, de se soutenir, de s’encourager, de se motiver.

Par la même occasion, c’est également à elles de pointer du doigt les inégalités, les mauvais fonctionnements, les abus de la société.En effet, l’écoféminisme, c’est la dénonciation de la prédation au cœur de notre système, qu’il soit économique ou social.

En se réappropriant l’écoféminisme, les femmes revendiquent leur lien librement consenti à la nature tout comme elles revendiquent leur corporéité.

Elles se font alors, par conséquent, les justicières de la Terre.

La nature et le féminin sacré au service de l’écoféminisme

Quand on y regarde de plus près, on se rend compte que ce mouvement, qui semble assez récent, nous vient en réalité de bien plus loin. En allant chercher au cœur des pratiques ancestrales, on s’aperçoit que le lien entre la maltraitance faite aux femmes et à la terre mère a toujours existé. Elle a d’ailleurs toujours été ardemment défendue par les femmes elles-mêmes.

Dans le monde entier, les femmes ont à cœur de protéger le vivant.

Selon Vandana Shiva, docteure en physique quantique et en philosophie (auteure entre autre, du livre Pour une désobéissance créatrice, éd. Actes Sud), la Nature en tant que sujet vivant et l’intelligence féminine sont toutes deux essentielles à la survie de l’humanité.

Les femmes, gardiennes des semences

Au fil de ses recherches, Vandana Shiva s’est rendu compte que l’approvisionnement alimentaire, lorsque les femmes s’en occupaient, avait pour fondement le partage (avec les enfants, la famille, la communauté, etc). Ce qui n’est évidemment pas le cas dans le cadre d’une industrie dominée par des hommes.

« Les graines sont rendues stériles et l’alimentation procède d’un vulgaire nourrissage dont les savoir-faire féminins sont exclus », accuse-t-elle.

De tout temps, nourrir sa famille, sa communauté, a été une affaire de femmes. Mais l’alimentation, les semences et les graines ne sont pas qu’une affaire de nourriture, loin de là.

L’Esprit de la Terre-Mère, Gaïa

Selon les traditions ancestrales, l’utérus des femmes n’est pas uniquement utile à la grossesse. En effet, il contient les semences de nos rêves sacrés, les graines du monde de demain…

En cela, la terre, le ventre des femmes, les semences libres, les graines… symbolisent autant de liens sacrés avec la Terre-Mère.

La Terre-Mère est une alliée. Comme le corps des femmes, il faut la protéger autant qu’elle nous protège.

En valorisant les connaissances intimes et instinctives, en respectant le processus de la naissance et de la mort, en prenant conscience des cycles de saisons, de la Lune arrimée au cycle menstruel, et de la sagesse des plantes, c’est un « nouveau » Monde qui s’offre à nous.

Les cercles de parole des femmes, de plus en plus connus et reconnus, en sont la preuve.

violences faites aux femmes

Les femmes, en libérant leur parole (pensons notamment au mouvement #meetoo né en 2017), en parlant librement des violences qui leur sont faites (agressions, mais aussi violences obstétricales), en amenant le débat, mais également en s’écoutant, en se respectant, deviennent les protectrices de leurs pairs, mais aussi de la Terre-Mère.

Les hommes et l’écoféminisme

Évidemment, il serait fou d’écarter les hommes de cette prise de conscience. Le retour aux valeurs du féminin sacré, à une manière de vivre plus en accord avec la nature et la Terre-Mère, ne vise pas uniquement la libération des femmes.

Les hommes sont également acteurs de ce changement. Les écoféministes veulent souligner le fait que les hommes doivent accueillir leur féminin, sans crainte du jugement. En réalité, l’écoféminisme prône l’égalité, la bienveillance, et le respect de tout être vivant, dont la Nature est le point d’ancrage essentiel.

Et comme l’échange avec nous Vidana Shanva ;

« Faut-il que les femmes tentent de rattraper les hommes dans la violence, la domination, ou au contraire que les hommes rejoignent les femmes dans leur combat pour protéger la terre, élever les enfants et défendre la paix ? Il faut transcender les vieux schémas pour que chacun prenne soin, à égalité, de la terre et des êtres vivants. Nous devons aller vers un monde où hommes et femmes partageront cette responsabilité de préserver la vie.»

Vous sentez-vous prêt.e à agir, à jouer votre rôle ?

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