La sororité est un terme qu’on entend et qu’on lit de plus en plus fréquemment, tout du moins lorsqu’on y porte une attention particulière. S’il n’est pas récent, il tend, ces dernières années, à gagner en profondeur, à devenir, plus qu’un mot ou un concept, une façon d’être, de se sentir, de se trouver et de se reconnaître.
D’où vient ce terme de sororité ? Que signifie concrètement la sororité ? Comment mettre en place cette sororité, au quotidien, et encore plus dans un cercle de femmes ?
L’origine de la sororité.
Non, la sororité n’est pas un néologisme ou un terme à la mode. Si on s’intéresse aux sources de ce terme, il faut remonter au Moyen-Âge. À l’époque, la sororité désignait des communautés religieuses, uniquement composées de femmes. Ce terme a été utilisé dans ce sens jusqu’au XVIe siècle.
Le mot « sisterhood »revient fin XIXe, début XXe siècle dans les universités américaines. À ce moment-là, il visait à contrebalancer les confréries, notamment dans le domaine sportif puisque les étudiantes n’étaient pas admises dans les clubs masculins. Elles ont donc créé leur propre sororité.
Le terme a gagné en popularité vers la fin des années 1970, avec des slogans tels que « Sisterhood is powerful », la sororité est puissante. Il tend aujourd’hui à se populariser, et à retrouver son essence : celui du lien entre sœurs.
La sororité aujourd’hui, qu’est-ce que c’est ?
La sororité a longtemps été laissée pour compte, au profit de la fraternité. Que les hommes se retrouvent entre eux pour discuter politique, sport, ne semblait pas être un problème. Que les femmes se retrouvent entre elles, en revanche, semblait plus problématique. Or, la sororité est un outil de pouvoir féminin. Il s’agit de l’expression de la solidarité entre les femmes. C’est, dans un premier temps, une manière de voir autrement les rapports de domination entre les hommes et les femmes. Cependant, cela ne s’arrête pas là, ce serait bien trop réducteur. Grâce à la sororité qui les unit, les femmes revoient également leur façon de se soutenir, de s’entraider, d’effacer les rivalités entre femmes, de ne pas se dénigrer entre elles. Le lynchage entre femmes est vu alors comme un moyen pour le patriarcat de continuer à dominer sans les femmes. Or, la voix des femmes, plus que jamais, compte. De façon égale à celle des hommes.
Comment la développer ?
Il est nécessaire, aujourd’hui, dans l’époque où nous vivons, de nous aider, de nous soutenir, de ne pas juger les autres femmes pour ce qu’elles font ou ne font pas. Non pas de manière à s’opposer formellement aux hommes, mais parce que les femmes entre elles peuvent se comprendre, et que la puissance de la sororité est la base de notre évolution. Cette sororité se développe au quotidien, dans un regard complice, dans une main tendue, dans un soutien. Il se retrouve dans les liens familiaux, amicaux, professionnels aussi parfois. Mais il peut également se développer avec de parfaites inconnues, et devenir plus profond.
La sororité dans le cercle de femmes
Les cercles de femmes sont une manière extraordinaire de développer la sororité, le sentiment d’appartenance à un monde féminin et féministe. La puissance d’un cercle de femmes est effectivement immense. Symbole de plénitude, d’intégrité, ses bienfaits se révèlent incroyables. Assister à un cercle de femmes, c’est se rendre, en toute quiétude, dans un lieu empli de bienveillance, dans un cadre intime et confidentiel. C’est assimiler et comprendre en quoi les autres femmes, parce qu’elles savent ce qu’on vit, parce qu’elles ne nous jugent pas, parce qu’elles sont pleines d’empathie, peuvent nous aider à nous découvrir. À nous révéler à nous-mêmes. Se réunir, parler, se sourire, rire, philosopher, danser, pleurer, oser, rêver, écouter, acquiescer, se confier, s’apprendre, se reconnaître… voilà quelques actions d’un cercle de femmes. Un cercle de femmes, c’est un terrain de liberté pour oser confronter sa parole sans risquer la moquerie, les préjugés.
Le cercle de femmes, miroir du quotidien.
Ce qui se découvre et se révèle dans un cercle de femmes n’est autre que le miroir de notre société, entre femmes. L’humilité, la gratitude, l’humanité sont les maîtres mots de ces réunions. Dans un cercle de femmes, il n’y a aucune hiérarchie, chaque femme est égale aux autres. Il n’y a pas de place pour le pouvoir, la puissance. Dans un cercle de femmes, on se retrouve soi-même, en découvrant les profondeurs de son Féminin. C’est un endroit sacré où l’objectif est de se réconcilier, non seulement avec sa femme intérieure, mais également avec la Femme : celles de sa vie, et toutes les femmes, quelles qu’elles soient. Ainsi, on apprend à (se) pardonner, à se ressentir et à se reconnaître dans une communauté qui nous offre la possibilité d’être nous, en plus forte, parce que soutenue par ces autres.
Animer un cercle de femmes, éclairer la sororité.
Devenir animatrice d’un cercle de femmes, c’est avoir la chance et l’immense bonheur d’éclairer cette sororité si forte, si importante, si nécessaire. En effet, l’animatrice, tel un guide, tient la petite lumière sur le chemin de cette sororité. Elle rassemble dans un espace sécurisant, doux, accueillant, chaleureux, toutes les femmes, quels que soient leurs origines, leur âge, leur statut social, etc. Elle les accompagne pour qu’elles puissent croiser sur cette route la compréhension, l’acceptation, le respect de soi-même, mais aussi de toutes les femmes. En instaurant la confiance entre les femmes afin qu’elles puissent, sans inquiétude ni retenue, livrer leurs failles, leurs blessures, leurs cicatrices, elle leur permet de s’aider des autres pour guérir, pardonner, avancer.
La sororité, plus qu’un terme, fait donc partie de chacune d’entre nous. À nous de faire évoluer, de développer la sororité, avec son propre cercle proche, tout d’abord, puis avec d’autres. Faire partie d’un cercle de femmes, c’est agrandir son propre cercle. L’animer, c’est éprouver sa gratitude, partager sans barrière aucune. C’est accueillir l’autre, les autres, comme son double, comme un reflet dans un miroir. C’est une expérience incroyable que chaque femme devrait pouvoir avoir la possibilité de découvrir et d’expérimenter.
vraiment intéressant
Je vous remercie chaleureusement pour votre commentaire et votre soutien. Je suis ravie de savoir que mon travail vous a touchée.
Pouvez-vous me partager ce que vous avez particulièrement apprécié ? Avez-vous déjà expérimenté la sororité ? Je serais vraiment intéressée d’en savoir plus sur votre expérience. Votre retour est très précieux pour moi.
Dans l’attente de vous lire avec impatience !
Bien à vous, Johanna